10/01/2012

Une mesure à droite et une mesure à gauche: Sarkozy brouille les cartes et sème le doute chez les votants

Baisser les charges sociales et augmenter de cinq points la TVA à la consommation pour transférer une part du poids de la protection sociale, du travail vers les importations, devrait être considéré comme une mesure de droite, au premier regard, car l'effort porterait sur l'amélioration de la compétitivité des entreprises et pénaliserait le consommateur. En revanche, la taxation des transactions financières, pour collecter une dime sur les transferts de capitaux, devrait être étiquetée mesure de gauche puisque c'est l'argent qui est directement visé et avec lui le capital. Sauf que.

La TVA sociale, si elle débouche sur une réelle augmentation des salaires et une baisse des prix de détail pour l'ensemble des produits fabriqués en France, serait une mesure favorable pour l'ensemble des Français si des garde-fous techniques protégeaient les plus démunis d'une perte brutale de pouvoir d'achat (retraités modestes, travailleurs précaires et chômeurs).

La taxe sur les transactions financières, quant à elle, a été proposée par un économiste libéral, James Tobin, pour freiner la spéculation à court terme sur les monnaies en imposant les mouvements de capitaux, et prévoyait ainsi de compléter le financement du FMI et de la Banque Mondiale pour aider le développement des pays les moins avancés. Rien à voir avec une mesure altermondialiste, en réalité il s'agit de fluidifier le libre-échange en limitant une certaine forme de spéculation.

Aujourd'hui, les deux sont menées tambours battants -lire beaucoup trop vite pour être crédible- par un seul homme : le Président Sarkozy. Et la confusion règne, d'une part, parce que ces mesures sont techniques et peu lisibles pour les électeurs potentiels, d'autre part parce que tout dépendra de leur application. La preuve dans nos deux sondages, où vous ne savez plus comment est réglé le curseur du changement.

Les Français se désintéressent du taux de TVA et ne se préoccupent que de leur pouvoir d'achat : si la TVA passait à 25%, mais que dans le même temps le prix à la caisse restait identique, voire baissait grâce à la disparition des charges sociales supportées par les entreprises (et donc répercutées sur les prix de vente des produits), personne ne s'en plaindrait. Et si cela pouvait donner un surcroît de compétitivité à notre pays, cela serait une avancée majeure pour tous.

Les Français se désintéressent sans doute aussi d'une taxe Tobin sur les transactions financières mais, cela les inquiéterait au plus haut point si nous étions les seuls à l'adopter, comme le montrait notre sondage "G20" en Novembre dernier, où plus de 50% des votants se déclaraient favorables à cette mesure "si tous les grand pays l'appliquaient".

Ces mesures devraient être au centre de la campagne électorale pour alimenter le débat. Malheureusement, il est légitime de se dire que cela ne sera pas le cas avec les délais ridiculement courts annoncés pour la mise en œuvre de décisions aussi lourdes.

Le Président agit dans toutes les directions, les votants perdent leurs repères

1 commentaire:

  1. ne pas se laisser berner par la TVA sociale...

    http://2ccr.unblog.fr/2012/01/05/tva-sociale-baisse-des-salaires/

    RépondreSupprimer